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Pourquoi les athlètes de haut niveau renoncent-ils au gluten et aux produits laitiers ?

La question revient souvent en consultation concernant les produits laitiers et le gluten : "Que pensez-vous du gluten ? et les produits laitiers ? parce que j'adore le pain et le fromage (ou les pâtes au fromage) et comme j'ai lu que.... bah je culpabilise un peu". Rassurez-vous, tant que vous ne souffrez pas d'intolérances diagnostiquées par un médecin ou d'état inflammatoire avéré (avec douleurs XXL, notamment), vous pouvez continuer à vous faire plaisir. Vous en privez serait même une erreur car vous rendriez moins efficaces votre digestion, appauvrissant la variété de vos enzymes.
Mais alors pourquoi certains grands noms du monde du sport renoncent-ils à ces produits ?

On entend souvent des joueurs de tennis, notamment, expliquer que depuis qu'ils ont arrêté de consommer tel ou tel aliment, ils se sentent mieux. En tant que naturopathe et au regard de leur mode de vie, cette remarque ne m'étonne pas. Ce qui m'étonne, c'est de rencontrer des individus qui se privent, ou privent leur entourage, de ces mêmes aliments soit parce qu'ils pensent bien faire ayant entendu/lu que... (grrrrr), soit parce qu'ils ressentent un inconfort digestif (dans ce cas-là, il faut venir me voir... parce que c'est plutôt simple d'en venir à bout à condition d'avoir les bons conseils), soit parce qu'ils aiment se compliquer la vie en cherchant des produits compliqués à trouver et chers (petite blague, bien sûr).

Là où je comprends la démarche des sportifs de haut niveau, je ne comprends pas celles des personnes autres : quand on choisit bien ses aliments et si on n'a pas d'intolérances ou d'allergies clairement diagnostiquées, tout le monde devrait être capable de manger de tout !


Le cas du sportif de haut niveau: un état de stress dommageable pour le corps


Les sportifs de haut niveau pratiquent parfois plus de 10 heures de sport par jour, et ce, quasi, tous les jours de l'année. Ajoutez à cela un régime alimentaire strict en vue d'atteindre ou de maintenir un poids idéal afin d'obtenir des performances optimales... On obtient un organisme en état de surmenage physique volontaire qui exige un mode de vie en conséquence.

Tant que le sportif s'épanouit ainsi, il n'y a pas de problèmes.

Mais soyons clairs : aucun organisme ne peut subir ce genre d'efforts à l'année et de privation sans en subir des conséquences. D'ailleurs, passé un certain âge, beaucoup souffrent de douleurs articulaires à des âges plus précoces que ceux n'ayant pas subi une telle quantité d'efforts.

Aussi, voici comment comprendre leurs choix d'alimentation.


Chez les athlètes de haut niveau, le sport à outrance entraine un état inflammatoire dû au "surmenage physique" ou stress provoqué par la très grande quantité d'efforts. Ce stress a pour conséquences directes de provoquer un déséquilibre intestinal : les cellules jointives de l'intestin se désolidarisent (c'est la perméabilité intestinale) et le microbiote intestinal est déséquilibré. Ces deux phénomènes entrainent des difficultés digestives : les protéines de certaines catégories d'aliments, un peu plus compliquées à assimiler, sont digérées de manière un peu "anarchique", libérant des composés inflammatoires (je vous épargne les explications scientifiques à rallonge, Internet en regorge).

Ce déséquilibre a plusieurs conséquences :

- sur le mental, rendant la personne plus anxieuse

- sur l'état inflammatoire général dû aux protéines mal digérées.

Si on ajoute à cela un stress dû aux performances, aux compétitions etc...

Vous l'aurez compris : on entre dans un cercle vicieux contre productif !

Beaucoup de sport = beaucoup de stress = déséquilibre intestinal = encore plus de stress...

Une partie de ces performances reposant sur son mental et son bonne équilibre psychologique, il est donc indispensable de "casser" ce cercle vicieux.


Aussi, en les privant des protéines les plus complexes à digérer, telles que celles de la viande rouge, le gluten (surtout celui d'origine industrielle) et les protéines du lait (surtout pour le lait de vache UHT), on évite que la production d'éléments inflammatoires qui viendraient amplifier l'état inflammatoire déjà présent dû au sport en quantité très importante. De plus, il est souvent difficile de trouver des produits de qualité, "vraiment" bio ou "vraiment fermier".

Les sportifs ont donc un régime spécifique, particulièrement encadré, adapté et très strict qui leur convient.


Et quand on est sportif amateur ?

Vous pouvez donc suivre une régime anti-inflammatoire partiel, c'est-à-dire, sans aucun éviction, ce qui peut vous permettre de continuer à apprécier déguster une pizza aux 3 fromages sans craindre les crampes, les diarrhées ou des lourdeurs. Par exemple, vous pouvez limiter les apports en gluten et en fromage au seul petit déjeuner ; ou encore consommer de la viande rouge une fois par semaine. Vous pouvez aussi choisir l'origine de vos produits, ils sont moins transformés en amont et de meilleurs qualité, plus digeste et donc potentiellement, moins inflammatoires. Un produit de qualité est souvent local, fermier et (parfois) bio.

Si vous ressentez le besoin de revoir votre alimentation, ne le faites pas seul.e. Cela peut risquer de provoquer des déséquilibre, des carences ou de rendre la digestibilité de certains produits très compliquée, d'une part. D'autre part, votre état de stress dû au sport, si vous en faites plus de 2 h par jour, peut être compensé par un traitement de votre éventuelle porosité intestinale et/ou de l'équilibre de vos microbiotes (oui, on en a plusieurs...). Sans oublier que vous devez gérer votre stress au quotidien dû au travail, à la vie de famille ou aux tracas en général pour limiter l'état inflammatoire et favoriser une meilleure digestion, un meilleur sommeil... et donc de meilleures performances !


Quand on est sportif occasionnel ?

Pas de raison de se priver sauf cas particuliers. Si vous ressentez des dérangements articulaires ou des crampes, il serait peut-être nécessaire de revoir une partie de votre alimentation, de traiter une potentielle porosité intestinale ou d'éventuelles carences mais le sport n'en sera, sans doute pas, la cause essentielle. Il est souhaitable de le faire de façon accompagnée au risque de s'imposer des régimes restrictifs ou déséquilibrés.

Et comme toujours en naturopathie, il n'existe pas une seule solution mais des solutions au cas par cas. Ou plutôt au sport par sport.


Dans tous les cas, les erreurs à ne pas commettre.

Le pire des réflexes : substituer un produit par un autre. Si vous êtes dans une démarche végan ou anti exploitation animale, les lignes qui suivent ne sont pas vous.

Vous aimez le lait, le fromage ou les produits laitiers, ne les remplacez pas des produits d'origine végétale dont la qualité et l'intérêt nutritionnels sont fortement discutables.

Changez vos habitudes de consommation :

- au petit-déjeuner, non aux céréales transformées "bio" et au "lait végétal" qui rassemblent 2 produits transformés peu intéressants et très coûteux mais privilégiez le pain, le fromage ou les beurres d'oléagineux non sucrés en quantité raisonnable,

- à la fin du repas : envie d'un dessert mais vous ne digérez plus les produits laitiers classiques ? essayez les mêmes produits à base de laits de chèvre ou de brebis. Beaucoup plus digestes que les produits à base de lait de vache, ils sont surtout moins gras, moins sucrés et plus riches en micronutriments que leurs lointains cousins à base d'amande, de soja (les pires) ou de riz.





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