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Photo du rédacteurCarline Petitpas

Non à la diabolisation de (tous) nos produits laitiers !

Dernière mise à jour : 11 avr. 2022

Notre alimentation est la clé de beaucoup de nos maux comme de notre bonne santé.

Beaucoup d'entre nous le savent et surveillent de prés ce qu'ils mangent chaque jour. C'est bien et c'est rassurant. Néanmoins, j'entends beaucoup de gens me dire "je ne consomme plus de produits laitiers à cause du lactose et je me sens mieux". Quelle erreur ! Quelles confusions !!!


Qu'est ce que le lactose ? Pourquoi les intolérances ?

Le lactose est "le sucre du lait". Notre corps possède l'enzyme qui permet de le digérer, la lactase, de notre naissance jusqu'au sevrage, en théorie. Après le "sevrage", nous ne devrions plus être en capacité de produire de la lactase et donc de digérer du lactose.

L'humanité a poursuivi sa consommation de lait d'autres mammifères (comme d'autres espèces d'ailleurs), lui permettant ainsi de poursuivre la production de lactase. Seulement, en France 10 à 30% de la population est effectivement Hypolactasique, c'est-à-dire, en déficit partiel de lactases... et c'est là que des manifestations cliniques se présentent : dans les 2h maximum qui suivent l'ingestion de produits contenant du lactose, on voit apparaitre divers troubles tels que des crampes abdominales importantes, de nombreux gaz, des diarrhées, des vomissements etc.


Comment traiter les intolérances au lactose ?

Après une période d'éviction complète, on réintroduira progressivement certains produits petit à petit en accompagnant la démarche de pro et prébiotiques conseillés par un professionnel.

​Voir article à propos des intolérances : ICI


Où trouve-t-on du lactose ?​

Le lait de vache "brut" tel qu'il peut être consommé quotidiennement (j'entends bouteille UHT) peut poser problème à la digestion et donner un sentiment de lourdeur ou de fatigue. Et pour cause : le lactose et certaines protéines qu'il contient, demandent beaucoup d'efforts à notre organisme pour les digérer.

Nous ne sommes pas constitués pour digérer du lait, passé la vingtaine... nos enzyme digestives (celles qui dégradent le lactose) ne sont plus présentes en assez grande quantité pour cela : c'est ce qui rend compliqué la dégradation puis l'assimilation du lait de vache UHT.

Et pour ce qui concerne les protéines : ce sont des histoires plus compliquées...

Le lait de chèvre (ou de brebis) contient des protéines qui ont une configuration et des teneurs plus proches du lait maternel humain ce qui le rend plus facile à digérer. Mais il contient aussi du lactose...

Donc, le lait en bouteille UHT de vache, comme de chèvre ou de brebis : ce n'est vraiment pas une obligation d'en consommer.

En résumé, si vous tolérez bien le lait, tant mieux pour vous : ne changez pas vos habitudes !

Mais si vous ne le digérez plus, ne forcez pas votre organisme à avaler des choses qui peuvent lui ressembler (laits végétaux... non plus) : votre corps ne veut plus de lait tel quel, c'est tout. Ecoutez votre organisme et éliminez le.s lait.s de votre petit déjeuner, tout simplement.

Le Fromage... quel régal.

Contrairement aux idées reçues, il ne contient pas de lactose (ou d'infimes traces que seuls les véritables intolérants, diagnostiqués comme tels, ne pourraient tolérer).

En effet, le lactose est éliminé lors de la production du fromage : soit sous l'effet des bactéries lactiques, soit pendant l'affinage (donc plus le fromage est affiné, moins, il contient de lactose).

Alors pourquoi le fromage est-il si lourd à digérer ? Beaucoup de causes peuvent être envisagés.

  • Fromage au lait pasteurisé = protéines compliquées à digérer en plus.

Quand le lait d'un fromage a été pasteurisé, un certain nombre de protéines solubles deviennent insolubles et restent dans le fromage au lieu de partir dans le "petit lait". Pour le fabriquant, c'est une double chance : il élimine les bactéries potentiellement dangereuses du fromage et il augmente son rendement laitier. Pour être plus claire,

- il élimine TOUTES les bactéries présentes dans le fromage pour ne mettre que celles qu'il souhaite voir se développer dans son fromage, éliminant ainsi beaucoup de germes intéressants pour notre microbiote intestinal (... mais la sécurité alimentaire, ça ne se discute pas).

- il fabrique plus de fromage avec un lait pasteurisé qu'avec un lait cru ou thermisé, grâce aux protéines qui ont changé de "forme" en venant dans le fromage au lieu de partir dans le lactosérum (c'est le nom technique du "petit lait"). Et ce sont ces mêmes protéines qui rendent souvent difficile la digestion.

Mieux vaut déguster du fromage au lait cru qu'au lait pasteurisé.

Et pour les futures mamans : le Comté affiné 18 mois, l'Emmental, le Beaufort ou le Gruyère ne sont pas interdits pendant votre grossesse !

  • Lait de chèvre, vache, bufflonne ou brebis ?

Les laits de brebis et de chèvre contiennent des protéines assez similaires par leur configuration et leurs teneurs, au lait maternel humain. Du coup, nous le digérons souvent mieux.

Cela évite de "fatiguer" le système digestif.

Oui aux fromages au lait de chèvre et brebis au lait cru tellement plus faciles à digérer.

  • Les fins de repas...

Le fromage devrait idéalement être consommé en tant que protéine plutôt qu'en tant qu'ingrédient ou "plaisir" de fin de repas.

En effet, les fromages sont des sources de protéines à eux seuls. Nous en avons souvent déjà consommé au cours du repas en entrée et/ou en plat principal puis vient l'arrivée du plateau de fromages (souvent copieux et tellement appétissant)... en consommer à nouveau, c'est une source de travail supplémentaire pour notre système digestif, déjà occupé à digérer ce que nous lui avons "transmis" peu de temps avant.

Il est préférable faire un repas léger "salade + fromages (en quantité raisonnable)" de temps en temps plutôt que de consommer systématiquement du fromage à la fin des repas.


  • Et la croute dans tout ça ?

Régalez vous des croutes de fromages fermiers (hors pâtes dures) : ce sont de véritables niches pour les probiotiques naturelles qui sont à l'origine de notre immunité et nous préservent de bien de maux.

Yaourts et desserts lactés

  • Importante pour le goût et les bactéries lactiques qu'ils contiennent, les vrais yaourts natures sont vraiment bénéfiques pour l'organisme. A consommer en fin de repas , sans sucre, vérifier bien qu'ils bénéficient de l'appellation "yaourt" qui vous garantit la présence des dites bactéries et une teneur en lipides plus que raisonnable.

Pas de lactose (ou si peu...) dans les yaourts : les bactéries lactiques l'ont éliminé !​

Là encore, si on sent une faiblesse digestive, mieux vaut s'orienter vers un yaourt au lait de brebis ou de chèvre... idéalement fermier et/ou Bio. Votre microbiote intestinal ne s'en portera que mieux !

  • Les flans, pseudo-yaourts (même hyper protéinés) ou desserts lactés sont à consommer de temps en temps. Juste pour le plaisir.

Ils sont gras, sucrés et/ou difficiles à digérer car plein de lactose et de protéines.

Et oui, l'absence de bactéries lactiques comme celles utilisées en fromagerie, explique le fait que du lactose soit présent dans ces produits au contraire des "vrais" yaourts.

Les desserts hyper-protéinés sont à consommer ponctuellement : une trop forte teneur en protéines fatigue les reins...

Donc... savourer un bon yaourt fermier voire Bio, au lait de brebis ou de chèvre, rien de tel à la fin du repas !


A propos des "laits végétaux"

Ces produits n'ont rien à voir avec du lait et ne présentent pas d'intérêt surtout s'ils ont employés en tant que substitut aux laits.

Voir cet article pour en savoir plus : ICI

Du coup, la Raclette ? La Tartiflette ? La fondue aux fromages ? Les bons plats chauds de nos chères montagnes ?

Régalez-vous raisonnablement. Après tout, comme disait Paracelse :


« TOUT EST POISON, RIEN N'EST POISON : C'EST LA DOSE QUI FAIT LE POISON »



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