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Maux de ventres... et si c'était la faute à SIBO ?

Dernière mise à jour : 7 févr. 2022




Le #SIBO ou small intestinal bacterial overgrowth est une maladie méconnue et pas toujours facile à identifier. En français, on peut le traduire par sur-prolifération bactérienne de l’intestin grêle.


Il s’agit d’un déséquilibre du microbiote intestinal. De nombreux signes cliniques sont communs avec d’autres pathologies telles que la candidose, le syndrome du colon irritable et autres colites ou dysbioses, ce qui rend SIBO difficile à identifier.

De façon simpliste, SIBO c'est une microbiote situé au mauvais endroit ce qui provoque des production de gaz : les bactéries du microbiotes qui sont des micro-organismes bénéfiques, devraient normalement se trouver dans le côlon et ne pas excéder une certaine quantité. Or, dans le cas d’un SIBO, elles sont trop nombreuses et surtout situées au mauvais endroit.

La dernière partie de l’intestin grêle sert à absorber les aliments. Lorsque les bactéries du colon sont remontées jusque dans l’intestin grêle, ce dernier ne remplit plus sa fonction d’assimilation, car sa muqueuse est tapissée de bactéries. Par ailleurs, ces mêmes bactéries débutent trop tôt leur travail de fermentation ce qui provoque des troubles digestifs (ballonnements, éructations, douleurs abdominales … etc). particulièrement invalidants et inconfortables.


Quelle(s) origine(s) possible(s) ???

Une carence en acide dans l’estomac

Il existe différentes causes à cette prolifération bactérienne dans l’intestin grêle. Un estomac qui fonctionne normalement a un pH acide. Celui-ci doit normalement se situer entre 1 et 3.

Lorsque l’estomac est en déficit d’acide gastrique, le bol alimentaire n’est pas suffisamment acide et les bactéries sont moins bien éliminées. On parle alors d’hypochlorhydrie qui peut être due :

- à la prise de médicaments (IPP, médicaments antiacides utilisés en cas de reflux gastrique ou RGO),

- au stress

- à l'excès de tabac, d'alcool ou de certaines épices,

- a la présence possible d’Hélicobactère Pylori, bactérie à l’origine d’ulcères qui se situe dans l’estomac et neutralise les sucs gastriques.


Des anomalies physiologiques

Les causes peuvent aussi être anatomiques : des sténoses ou des diverticules au niveau de l’intestin grêle ou encore une altération de la valvule iléo-cæcale.

La valvule iléo-caecale permet généralement d'empêcher le retour de la matière fécale vers l'iléon (dernière portion de l'intestin grêle). Cette barrière à sens unique est essentielle pour éviter la contamination de l'intestin grêle par les bactéries présentes dans le colon. Ainsi, si les bactéries migrent, elles entrainent des fermentations au mauvais endroit et provoquent des gaz en quantité importante.

Comme c'est cette même valvule qui est souvent en cause dans le cadre d'un intestin irritable, le syndrome de l'intestin irritable peut également être à l'origine d'un SIBO.

Il se peut aussi qu’une gastroentérite d’origine virale soit à l’origine d’un SIBO : le dérèglement des enzymes gastriques et du microbiote intestinale dus aux épisodes de vomissements et de diarrhées peut provoquer une migration de ces mêmes bactéries.


La prise de certains médicaments

Les antibiotiques peuvent être à l'origine de dysbioses intestinales et parfois même de #SIBO. En effet, les agents antibactériens à large spectre, agissent au niveau d'un type de bactéries spécifiques. Malheureusement, les bactéries intestinales qui constituent notre microbiote répondent aux mêmes critères morphologiques que les agents pathogènes, étant ainsi "confondues" et détruites à mauvais escient. Soit on a un microbiote suffisamment nombreux et résistant et cette épisode de prise d'antibiotiques passent sans soucis. Soit le microbiote était un peu" faible", et la prise d'antibiotiques donne lieu à des effets désagréables au niveau de la digestion, notamment.

Si la prise d'antibiotiques est nécessaire, l'entretien de son microbiote l'est tout autant !

Durant ces épisodes de prises d'antibiotiques, il est donc indispensable de consommer des produits riches en probiotiques comme des "vrais" Yaourts (fermiers idéalement), des produits lactofermentés (une choucroute ?), du Komboucha ou du Miso, par exemple.

Pour l'entretien de votre microbiote, l'apport de prébiotiques est également recommandé : artichaut, ail, poireau, oignon, orge, seigle, pissenlit...

Certains antidépresseurs jouent peuvent, eux aussi déséquilibré votre flore intestinale en modifiant l'acidité de votre estomac.


Le stress / un rythme de vie trop soutenu

... qui l'ignore encore ? Le Stress et/ou le manque de sommeil modifient le pH de notre organisme entrainant des conséquences directes au niveau de notre microbiote.



Des complications sérieuses

Le SIBO altère petit à petit la muqueuse intestinale conduisant ainsi à l’inflammation : la porosité de la muqueuse entraine une mauvaise absorption et produit des carences importantes en micronutriments. Ceci va fragiliser l’immunité de la personne atteinte. On observe surtout des carences en vitamines A, D, E, K et B12. La pénurie de vitamine B12 est dû à l’absorption de cette dernière par les bactéries avant même que les cellules ne puissent l’absorber. Ce phénomène occasionne de l’anémie, de la fatigue, des problèmes cognitifs ou encore à la dépression. On remarque aussi dans les cas de SIBO des carences en minéraux, calcium, zinc, sélénium, magnésium … ou en acides gras essentiels, acides aminés et glucides.


Confirmer un SIBO en dehors de la clinique

Les symptômes ressemblent fort à d’autres pathologies intestinales comme le syndrome du côlon irritable, la maladie cœliaque, un intolérance au lactose ou encore la candidose.. Il faut donc identifier le SIBO d’un questionnaire poussé et parfois aussi avec un test respiratoire en clinique.

Les principaux symptômes sont des ballonnements, gaz, flatulences, douleurs abdominales, spasmes, nausées, crampes, alternance diarrhées et constipation, fatigue chronique. Ils apparaissent en général 1 à 2 heures après le repas. Dans un second temps, peuvent apparaitre des pertes de poids, des douleurs articulaires, de la dépression, de l’anxiété et des problèmes de peau.

Pour confirmer un #SIBO, on peut avoir recours à des tests respiratoires pour corroborer les observations. La personne absorbe des doses de lactulose, de glucose ou de fructose. Ces substances non absorbées par l’intestin et le côlon, sont fermentées par les bactéries intestinales et expulsées sous forme de gaz au travers des flatulences et pour une plus petite partie par les poumons. C’est ainsi qu’on va pouvoir observer les concentrations en méthane, hydrogène, méthylacétate ou encore hydrogène sulfureux expirés suite à cette ingestion.

Malheureusement on observe beaucoup de faux négatifs et faux positifs, ce qui rend le diagnostic encore plus compliqué.

L'entretien de naturopathie poussé reste donc le principal moyen de déterminer si on souffre d'un SIBO ou d'un autre trouble digestif.



Mes 5 réponses naturelles pour lutter contre le #SIBO

Les causes étant multiples, les solutions le seront aussi. L’échange avec la personne atteinte de SIBO sera déterminant pour orienter au mieux les choix et lui proposer une solution aussi adaptée que possible.


1 / Modifier son alimentation en évitant les évictions totales à long terme !

Le régime FODMAPS peut être intéressant bien que contraignant. Les FODMAPS sont des sucres classés en plusieurs familles, les fermentescibles, les oligosaccharides, les disaccharides, les monosaccharides et les polyols. Ce régime consiste à éliminer totalement l’ensemble de ces aliments pendant une période restreinte, durant 2 mois tout au plus, pour éviter trop de carences.

On réintroduit ensuite les aliments au compte-goutte et par famille, tout en observant les ressentis de la personne concernée vis-à-vis de son confort digestif. Il se peut qu’une seule famille soit à l’origine de l’inconfort digestif. Ce régime ne doit en aucun cas être pratiqué sur le long terme car les bactéries qui peuplent notre microbiote intestinal ne sont plus nourries par les fibres et cela peut entrainer une dysbiose plus importante encore !


Une autre piste qui donnera des résultats à coup sûr est l'élimination ponctuelle de tout aliment susceptible d’occasionner des inconforts ou des fermentations comme le fromage, le lait, les légumineuses, les crudités ou les céréales complètes. Ceci est un épisode indispensable pour un retour à un confort intestinal tolérable et ne sera pas définitif !

On réintroduira, là encore, petit à petit les ingrédients cités plus haut pour observer le ressenti de la personne concernée. En aucun cas, cela ne doit entrainer une éviction complète à long terme : cela appauvrirait votre capacité à digérer ces aliments et votre microbiote en subirait des conséquences assez néfastes... retour à la case départ !


Diminuer les boissons gazeuses et les aliments acides est évidemment nécessaire.


Parfois des cures de fruits et légumes (cuits ou en jus) ou même des jeûnes courts et encadrés peuvent permettre un repos aux systèmes digestifs qui lui permettra de se réguler ensuite, avec un régime adapté.


2 / Prendre le temps de mâcher

La mastication est essentielle et diminue les symptômes de façon assez radicale. Des enzymes digestives se trouvent dans la bouche (dans notre salive) et débutent le "découpage" les aliments : la mastication a à la fois une action mécanique et enzymatique qui permet de faciliter le travail de l’estomac et des intestins.

La plupart d'entre nous constatent qu'ils mangent trop vite. Grâce à quelques astuces assez simples, on peut finalement manger plus doucement, bien mâcher, mieux digérer et limiter la fermentation des bactéries intestinales :

- Diminuer le contenu des bouchées

- Mastiquer en comptant jusqu'à 10 pour des légumes cuits, 15 pour des féculents, 20 pour des protéines ou un mélange de 2 ou 3 aliments.

- Eviter de boire en trop grande quantité pendant les repas : l'eau est indispensable à l'hydrolyse enzymatique. En trop grande quantité, l'eau dilue la quantité d'enzymes et limite leur action.


3 / Stimuler le péristaltisme et favoriser la digestion

Pour redonner une bonne motricité à l’estomac et à l’intestin, le gingembre semble tout indiqué. Grâce à ses propriétés anti-inflammatoires, digestives et carminatives,(c’est-à-dire qu’il facilite l’expulsion des gaz intestinaux) il est particulièrement indiqué dans le traitement du SIBO.

On pourra en mettre 3 tranches de gingembre frais dans l'eau de cuisson de ses légumes ou en consommer 3 tranches avec du sel et du citron vert en début de repas.


L’utilisation de plantes gastro-stimulantes et stomachiques comme la menthe poivrée, la mélisse, la gentiane, le fenouil ou encore le carvi peut apporter une aide appréciable dans le traitement du SIBO.

Des infusions d'une ou plusieurs de ces plantes pourront être consommées jusqu'à 3 fois par jour pendant une durée de 21 jours.


4 / Gérer le stress

C'est un cercle vicieux : le stress désorganise notre digestion. La conséquence directe d'un épisode de stress est assez flagrant : la digestion est moins bonne et/ou moins efficace et on rencontre une alternance d'épisodes de constipation et/ou de diarrhées.

La Sensation de mal digérer occasionne elle-aussi une forme de stress et de mal-être. Et ainsi de suite...

Cet état de stress et de mauvaise digestion entraine un état inflammatoire ce qui amplifie le SIBO.

Il est donc essentiel de surveiller son niveau de stress et chercher le diminuer avec des plantes adaptogènes comme la rhodiole, l’éleuthérocoque ou le shisandra, des exercices de respiration ou de la méditation en pleine conscience.



5 / ...Et bien sûr, réparer la muqueuse intestinale !

La barrière indispensable été mise à rude épreuve et l'état inflammatoire dû au SIBO l'a sans doute endommagé. Pour calmer l'inflammation on aura recours à des plantes anti-inflammatoires comme la réglisse, associée à de la mélisse, du curcuma (toujours avec son tiers en poids de poivre noir !)

Pour reconstruire les jonctions serrées, il sera nécessaire de prendre de la glutamine.

Il sera aussi important de réintroduire de bonnes bactéries qui pourront protéger à nouveau la barrière intestinale grâce aux yaourts, aux produits lactofermentés ou au Kombucha par exemple.


Pour conclure

Le SIBO est une pathologie complexe, peu simple à détecter. Il est donc plus que nécessaire de bien évaluer les causes et d’adapter les traitements afin de tout mettre en œuvre pour apporter du réconfort et un mieux-être au malade. La naturopathie est susceptible d’apporter des réponses naturelles adaptées.


"J'ai mal au ventre. J'ai des gaz en quantité tellement importante qu'on pourrait croire que je suis enceinte.

Ca se passe indépendamment de ce que je mange et de ce que je vis au quotidien.

J'ai pourtant une hygiène de vie convenable : je fais attention à ce que je mange (pas trop de produits transformés sauf exception rare), je dors bien, je fais du sport et je m'hydrate correctement.

Mon médecin m'a orienté vers un gastroentérologue qui m'a fait passer des tas d'examens en vain : ni l'un ni l'autre n'ont dit autre chose que "C'est dans votre tête..."

Sauf que je n'étais pas de cet avis et j'ai décidé d'aller trouver une solution, tout seule... "

Voici le témoignage De Dora Moutot, journaliste et auteur du livre "A fleur de pets".

Son témoignage complet -> ICI

Son livre (un bel extrait)-> ICI



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