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Huiles essentielles, les faux-amis pas du tout écolo

Quand on utilise régulièrement des huiles essentielles pour se soigner, se détendre ou confectionner des produits maison, on pense que leur usage s’accorde parfaitement avec une démarche de vie plus naturelle et écologique. Normal, c’est toujours mieux que tous ces parfums chimiques et ces médicaments de synthèse, n’est-ce pas?

Beaucoup les utilisent en pensant qu'il s'agit d'un remède naturel et bon pour l'environnement, sans conséquence possible pour la santé etc... Erreur !


1 - "Les huiles essentielles, c'est facile à utiliser" : FAUX !

Les huiles essentielles sont ce que la phytothérapie a offre de plus puissant : les utiliser à tout va, c'est prendre le risque que

1- ça ne fonctionne plus et qu'on n'ait pas d'autres recours "naturels"

2 - on fasse un surdosage / une mauvaise utilisation

3 - on s'expose à des éléments neurotoxiques et hépatotoxiques (fréquents dans les huiles essentielles).

Ajoutons à cela les effets potentiels sur la tension, la peau etc...

Certaines huiles essentielles peuvent être toxiques ou allergisantes utilisées en mauvaise quantité. Il est aussi déconseillé pour les femmes enceintes et aux petits enfants d’utiliser des huiles essentielles, certaines impacteraient le bon développement des cellules.


2 - "Si c'est bon pour eux, c'est ok pour moi" : FAUX !

En phytothérapie (dont l'aromathérapie dépend), ce qui est valable pour Madame A, n'est sans doute pas valable pour Mademoiselle B ou Monsieur Z. Cette démarche de s'appliquer à soi, ce qui fonctionne pour les autres peut être (un peu) risquée pour votre santé (les effets secondaires des huiles essentielles étant peu connues du grand public) mais surtout votre portefeuille : vous risquez d'acheter de nombreux produits sans savoir comment bien les utiliser (mode d'utilisation, posologie, durée et fréquence d'utilisation... Google a ses limites) et sans aucune garantie que cela fonctionne aussi chez vous.


3 - "Les huiles essentielles, c'est écologique" : FAUX !

L’industrie des plantes aromatiques et médicinales n’est pas aussi verte qu'imaginée. Alors que le mode de vie « bio, bobo, écolo » a le vent en poupe jusque sur les réseaux sociaux, la production mondiale d’huiles essentielles a explosé ces dix dernières années. Une réalité économique qui n’est pas sans conséquences écologiques.

Pour rappel, "les huiles essentielles sont des extraits végétaux issus de la distillation ou de l’extraction mécanique des composés aromatiques présents dans une plante. Elles peuvent être extraites soit de la fleur, de la feuille, de l’écorce, de la graine ou encore de la racine selon la plante productrice utilisée."

Lors de l’extraction, seules les molécules les plus volatiles entraînées par la vapeur d’eau sont récoltées. Les molécules les plus lourdes restent quant-à elles au fond de l’alambic.

Le rendement d’une huile essentielle est variable selon les espèces mais nécessite globalement une très grande quantité de matière première végétale.

Par exemple, pour obtenir 1 kg d’huile essentielle, il faudra utiliser :

  • 7 kg de boutons floraux de giroflier ;

  • 150 kg de sommités fleuries de lavande vraie ;

  • L’écorce de 2000 oranges douces ;

  • Jusqu’à 4000 kg de pétales de rose de Damas (soit un champ entier !).

Et c’est sans parler des modes de production agricole intensifs, du pillage des écosystèmes par la cueillette sauvage, ou encore de l’importation massive d’huiles essentielles en provenance de pays où la main d’œuvre n’est pas chère et les conditions de travail ne sont pas maîtrisées.

Et puis, on nous explique qu’il ne faut pas jeter les médicaments dans les toilettes parce qu’ils polluent nos cours d’eau ; mais nous n’avons pas pris le temps de réfléchir à l’impact environnemental du rejet des huiles essentielles dans l’environnement.



3 - Alors on les utilise comment ?
  • Mieux les choisir

Prenons l’exemple de l’huile essentielle de lavande fine. Selon qu’elle est fabriquée en Bulgarie ou en Provence, en bio ou en conventionnel, les flacons n’auront pas le même impact écologique et humain. Ajoutons que l’huile essentielle récoltée n’aura pas non plus les mêmes qualités thérapeutiques, ni le même coût à l’achat pour le consommateur.

Pour les huiles essentielles, on vérifie l’adage selon lequel plus c’est cher, plus c’est qualitatif (et moins on en utilise !).

Privilégiez les huiles locales, bio ou issues du commerce équitable pour les essences exotiques. Évitez absolument les huiles issues de la récolte sauvage, la cueillette massive mettant en danger les plantes locales, notamment dans les pays d’Europe de l’Est, connus pour leur flore médicinale.

  • Mieux les utiliser

Saviez-vous que pour fabriquer un seul savon à froid de 100 g, vous aurez besoin de 120 gouttes d’huile ? Et pour une bougie de 90 g, on monte à 360 gouttes, c’est près de 72 fois le nombre de gouttes nécessaires dans un diffuseur. Mieux vaut utiliser en moindre quantité voire même bannir les huiles essentielles des fabrications maison de savon, bougies, lessive et autres produits. On peut également utiliser des fragrances naturelles, extraits aromatiques ou absolues de plantes : ces fragrances sont exemptes de toxicité et sont plus souples à l’usage que les huiles essentielles. Ou encore, on pourra remplacer l'eau de source par de l'hydrolat pour parfumer les produits.

  • Se faire conseiller de façon personnalisée et individualisée

Puisque ce qui n'est pas bon pour l'un peut-être bon pour l'autre, c'est qu'il y a une raison. Pour la comprendre et se faire conseiller au mieux, il est indispensable de consulter un.e personne formé.e avec des connaissances thérapeutiques afin de vous éviter tout risque d'interactions médicamenteuses ou de toxicité.

Attention aux informations trouvées sur le net ou dans des livres qui sont grand public et qui ne précisent pas les modes d'administration ni les posologies ou durées de traitement.




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